Avec la réouverture des lieux culturels et la météo digne d’une mousson du kerala qui s’abat sur nous, plus d’excuses pour ne pas aller aux musées se cultiver. En plus, le menu de cet automne est plutôt alléchant. Photos, art, mode,… voilà les expos déjà lancées ou à venir à ne pas rater.

  • Chefs-d’oeuvre photographiques du MoMA, Jeu de Paume, Paris

Du 14 septembre 2021 au 13 février 2022

En 2001 et en 2016, le Museum of Modern Art de New York (MoMA) fait l’acquisition d’une des plus belles collections de photos du monde : celle du collectionneur allemand Thomas Walther. C’est la première fois que cette collection est présentée hors de New York, dans une exposition rassemblant 230 images. L’ensemble présente une histoire des avant-gardes photographiques européennes et américaines à travers le travail d’une centaine de photographes : des représentants de la straight photography américaine, des auteurs du Bauhaus, des photographes russe, …
Les clichés exposés méritent bien le titre de “chefs-d’oeuvre”, on le confirme, et rendent compte de l’esprit utopique de ceux qui, à cette époque si particulière, voulaient changer les images pour changer le monde.

« Dos crawlé » (1930), de Kate Steinitz. Epreuve gélatinoargentique. Collection Thomas Walther,
  • “Ubuntu, un rêve lucide”, Palais de Tokyo, Paris

26 novembre au 20 février

Pour ceux qui n’ont pas encore vu les “Natures Mortes” de Anne Imhof au Palais de Tokyo, l’artiste plasticienne allemande a carte blanche jusqu’au 24 octobre et clôturera son exposition par une série de performances. Le Palais de Tokyo ouvrira ensuite à partir du 26 novembre un nouveau cycle d’expositions intitulé “Ubuntu : un rêve lucide”. Précepte humaniste issue des langues Bantous du Sud de l’Afrique, “Ubuntu” invoque les notions, d’humanité, de collectif et d’hospitalité et pourrait être traduit : “Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous”. La commissaire d’exposition germano-camerounaise Marie-Ann Yemsi a prévu de rassembler une vingtaine d’artistes du Brésil au Cameroun dont les oeuvres entrent en résonance avec la philosophie Ubuntu à la lueur de notre monde actuel, de ses ratés politiques, des conflits sanglants, et des violences en particulier envers les communautés LGBTQI+ et les femmes.

  • “Thierry Mugler : Couturissime”, Musée des Arts Décoratifs, Paris

30 septembre 2021 au 24 avril 2022

Autre enfant terrible de la mode au côté de Jean-Paul Gaultier, Thierry Mugler a marqué la mode des années 1970 à 2000 par son style audacieux et visionnaire. Ses défilés étaient de véritables spectacles, remplis de dominatrices, d’amazones corsetées et autres créatures. Cela n’a surpris personne que le créateur, aussi photographe, devienne meneur de revues, sous le nom de Manfred, et crée désormais des shows aussi freaks que l’étaient ses défilés de mode. Forte de son succès canadien, la rétrospective flamboyante consacrée à Thierry Mugler devait déjà ouvrir ses portes au MAD à Paris en Octobre 2020. Reportée en raison du Covid, “Thierry Mugler : Couturissime” est cette fois belle et bien prête à ouvrir au public à la fin du mois.

« Thierry Mugler : Couturissime », Musée des Arts Décoratifs
  • Irving Penn, galerie Cardi, Milan

9 Septembre au 22 Décembre 2021

La galerie milanaise Cardi consacre, en ce moment jusqu’au 22 décembre, une rétrospective au photographe de mode Irving Penn, qui fut l’un des premiers du genre à être reconnu comme un véritable artiste et à accéder au monde très élitiste de l’art. L’exposition présente ses photographies de mode, ses inimitables portraits en noir et blanc, ses natures mortes et un étage entier est consacré à son travail en Italie, pays que le photographe américain avouait aimer profondément et devoir une grande partie de son inspiration.

Irving Penn « Girl With Milk », 1959
  • Martin Margiela, Lafayette Anticipations, Paris

Du 20 octobre 2021 au 2 janvier 2022

La Fondation des galeries Lafayette célèbre le créateur belge Martin Margiela, fondateur de la maison de mode éponyme en mettant en avant son travail d’artiste autour d’une exposition qui lui sera consacrée. Pensée comme une oeuvre d’art totale, l’exposition rassemble un ensemble de créations inédites : photos, sculptures, installations, produites pour la plupart sur place dans les ateliers de la Fondation. Adepte de la déconstruction et des couleurs neutres, l’ancien directeur artistique d’Hermès n’a eu de cesse de renverser les codes du monde de la mode. Lafayette Anticipations entend rendre compte des obsessions du créateur pour les corps fragmentés, le recyclage et l’expérimentation. Une occasion en or de pénétrer le vortex créatif de ce génie de la mode.

  • Jean Paul Gaultier à la cinémathèque, Paris

Du 6 octobre 2021 au 16 janvier 2022

Cinéphile depuis toujours, le couturier à la marinière a été invité à plusieurs reprises à réaliser les costumes des films de grands réalisateurs, comme Pedro Almodovar, avec qui il a collaboré sur de nombreux films (“La mala educación”, “La piel que habito”,…) et Luc Besson, pour qui il a réalisé le vestiaire graphique et futuriste du film “Le Cinquième élément”. Un peu plus d’un an après avoir annoncé sa retraite en tant que créateur de mode, la cinémathèque a invité JPG à proposer une relecture personnelle d’une histoire du cinéma croisée à celle de la mode, où grands couturiers, metteurs en scène et stars hollywoodiennes flirtent ensemble le temps défilé imaginaire. Jean Paul Gaultier poursuit ici l’écriture de son œuvre inimitable, entre croisée des genres et ode à la diversité.

Pedro Almodovar, Victoria Abril et Jean Paul Gaultier
  • Vogue Paris 1920-2020, Palais Galliera, Paris

Du 2 octobre 2021 au 20 janvier 2022

Après sa rétrospective consacrée à Gabrielle Chanel, le Palais Galliera va célébrer un autre acteur majeur de la mode à travers une exposition majeure : le magazine Vogue. De ses archives, le musée de la mode a ressorti quelques-unes des pages qui ont marqué l’histoire de la photographie de mode : Hoyningen-Huene, Horst, Bourdin, Klein, Newton, Lindbergh, Testino,… De 1920 à 2020, l’exposition célèbrera les complicités les plus marquantes entre photographes et géants de la haute couture, comme Yves Saint Laurent ou Karl Lagerfeld. L’exposition présentera près de 400 œuvres à l’occasion des 100 ans du plus ancien des magazines de mode français.

Linda Evangelista pour Vogue Paris, 1993.
  • Les créations Couture de Cristóbal Balenciaga, siège de Kering, Paris

Les 18 et 19 septembre 2021

Dans le cadre de la 38e édition des Journées européennes du patrimoine, dont le thème est « Le Patrimoine pour tous ! », l’ancien hôpital Laennec, siège de Kering et de la Maison Balenciaga, ouvre ses portes au public pour la sixième année consécutive. Les 18 et 19 septembre 2021, Kering propose donc aux visiteurs d’explorer ce lieu historique à travers un parcours réinventé qui mêle une sélection d’œuvres d’art contemporain de la Collection Pinault installée dans la Chapelle, et, dans la Croix Est de Laennec, cinquante modèles originaux des collections de Haute Couture créés par Cristóbal Balenciaga entre 1938 et 1968. Représentatives du savoir-faire et de la modernité de Cristóbal Balenciaga, chacune des 49 premières silhouettes exposées illustrent le style innovant et la maîtrise technique du « couturier des couturiers » qui a marqué l’Histoire de la mode. La 50e silhouette, elle, provient du dernier défilé couture de la maison réalisé par Demna Gvasalia et présentée en juillet dernier lors de la semaine de la haute couture.

  • Heliopolis, Cité du soleil, Villa Noailles, Hyères

Les 18 et 19 septembre 2021

Pour les journées du Patrimoine, La Villa Noailles propose cette année une exposition sur le travail du photographe, cinéaste et journaliste Pierre Audebert autour d’Heliopolis, domaine naturiste situé sur l’île du Levant à Hyères. Ce fonds inédit rassemble des photographies, peintures, films et maquettes graphiques des années 1930 à 1950 qui documentent la vie sur le domaine conçu par les frères Durville, autant qu’ils façonnent une iconographie naturiste faite de références au soleil, à la nature, à la beauté des corps et des paysages.