Un soutien-gorge conçu avec deux croissants, un gant en baguette de pain, une chaussure imaginée à partir d’un sac d’orange … non ce n’est pas la vitrine d’une énième boulangerie sans gluten du 10e arrondissement de Paris mais les créations de Nicole Mcaughlin, la designer qui a fait de la durabilité le centre de son engagement et de son travail. La New Yorkaise pousse à l’extrême le concept d’upcycling, action qui consiste à récupérer des matériaux ou anciens vêtements pour les transformer en un vêtement de qualité supérieure. Elle utilise aussi bien des vêtements de seconde main que des équipements de sport, des emballages, ou même certains aliments, comme les viennoiseries (yummy !). Ses créations sont éphémères et se volatilisent une fois photographiées. Seuls ses quelques 600 000 abonnés Instagram peuvent apprécier la créativité et le second degré de la designer qui a fait de son compte une sorte de véritable musée digital.
La démarche créative de Nicole prend d’abord racine dans un profond amour et respect pour la nature et les grands espaces, sa toute première passion et, sans trop de surprise, le point commun de beaucoup d’activistes engagés dans la protection de l’environnement. La mode, sa seconde passion, est arrivée un peu plus tard dans sa vie. L’histoire commence alors qu’elle occupe un poste de graphiste dans une grande entreprise de vêtements de sport, la jeune femme commence littéralement à “fouiller dans les poubelles”. Nicole est interpellée, pour ne pas dire choquée, par la quantité de matériaux qui sont jetés sans qu’on se soit poser la question de leur donner une seconde vie ou non. La jeune feme commence petit à petit à passer son temps libre à redonner vie à ces “déchets”, puisant ses ressources dans les trashs de son lieu de travail, mais aussi à l’extérieur, dans les rues de New York. La démarche de Nicole part d’un challenge : “using something readily available rather than creating more waste”. Transformer plutôt que consommer. Ainsi, des bonnets assemblés ensemble deviennent un bermuda, des balles de tennis, ou encore plusieurs gourdes, une chaussure complètement loufoque. Avec Nicole McLaughlin, le vêtement est esthétique et presque élaboré comme une œuvre d’art, mais il est aussi fonctionnel et utilitaire, fidèle à sa fonction première. Son flux instagram abonde d’ailleurs de marques issues de l’outwear ou du workwear connus pour leurs matières de très bonne qualité. On retrouve ainsi le centenaire de l’outdoor LL.Bean, le vêtement de travail chez Carhartt ou encore la polaire californienne de Patagonia. Cette saison, Nicole espère faire davantage passer son message grâce à un partenariat avec LG Electronics. Le fabricant d’appareils électroménagers et la créatrice ont annoncé fin septembre une collaboration une collection capsule en édition limitée comprenant des vêtements, des accessoires et des articles ménagers uniques entièrement fabriqués à partir de vêtements « indésirables » collectés dans le cadre de la campagne Second Life de LG.