Miu Miu a présenté cette semaine à la Mostra de Venise le 22ème épisode de son projet “Women’s Tales”, une carte blanche donnée à des femmes réalisatrices. Filmé par une cinéaste tunisienne, “I and the stupid boy” met à nue une relation toxique entre une jeune femme et son ex.

Depuis 2011, Miu Miu est à l’origine du projet “Women’s tales”, une série de deux court-métrages présentés chaque année dans la section Venice Days de la Mostra de Venise. Toujours réalisés par des femmes, ces films mettent en avant un point de vue féminin sur le quotidien et présentent les collections d’été et d’hiver de la marque. “Women’s tales” a ainsi depuis sa création recueilli les propos filmés de réalisatrices comme Chloë Sevigny, Agnes Varda ou encore Dakota Fanning. Cette année, c’est une cinéaste tunisienne, Kaouther Ben Hania (La Belle et la Meutre, L’Homme qui a vendu sa peau, premier film tunisien sélectionné aux Oscars) qui était invitée à participer au projet et à dévoiler son conte moderne.

Celle-ci a choisi de raconter une histoire on ne peut plus normale pour les jeunes femmes d’aujourd’hui : Nora (incarnée par Oulaya Amamra, césar du meilleur espoir féminin 2017 pour Divines) s’apprête à partir en date avec un garçon rencontré sur une appli. Pimpée pour l’occasion de la tête au pied en Miu Miu avec un chemisier en dentelle court, un jogging gris et une paire de sandales à talons, elle respire l’assurance et la joie de vivre quand elle tombe tout à coup dans la rue sur son ex, Kevin, qui va clairement casser l’ambiance.

Kevin joué par Sandor Funtek

Le “stupid boy” (joué par Sandor Funtek, vu dans La vie d’Adèle, Noces, Suprêmes,…) se révèle dans toute sa splendeur en retenant Nora et en lui volant son téléphone dans le but de lui faire foirer son date. Après lui avoir bien crié dessus, il la menace de partager ses nudes sur les réseaux sociaux. Une menace devenue tristement un grand classique pour la nouvelle génération. Sans suit une course poursuite et une dispute qui démontre la toxicité d’une relation où amour, jalousie et technologie forment un cocktail explosif. Témoigner des problématiques auxquelles les jeunes femmes font face à une époque où la masculinité est (toujours autant) toxique et où “les secrets sont facilement révélés en un seul clic” avec la technologie, c’était la volonté de Kaouther Ben Hania avec ce conte moderne. Le message passe efficacement et ce n’est pas demain la veille que “Kevin” se refera une réputation…