Le premier public à s’être approprié la Air Max Plus, c’est la rue. Mais pas celle du 11ème arrondissement de Paname. “C’est la street mon pote” rigole le rappeur Mac Tyer, autrement dit, les cités. De Paris à Marseille, la requin s’est immersée d’abord dans les banlieues des grandes villes, à l’ombre des tours. Loin des clichés de palmiers floridiens de McDowell c’est le design de la paire perçu comme “agressif”, en symbiose avec l’environnement et un certain état d’esprit qui aurait séduit. Max Limol parle de la Nike TN comme d’un signe extérieur de tempérament autant que de réussite “C’était la sneaker qu’on appelait ‘la paire à 1000 francs’, donc c’était cool de l’avoir. Elle était valorisante quand tu étais dans les quartiers. T’étais jeune, t’avais la paire à 1000 francs, t’étais au top.” Autre particularité dans l’histoire folle de la TN, elle n’est arrivée par aucune campagne de com’, mais directement par la rue. Les grands frères des cités les portaient et les plus jeunes cherchaient à les imiter. C’est sur ce schéma d’influence que c’est fait le premier succès de la TN, mais aussi là que c’est fait l’amalgame Nike TN = paire de racaille.
C’est fin 99, début 2000 que la TN se démocratise un peu, Foot Locker n’est plus le retailer principal et la paire part nager dans le milieu du rap français. IAM, NTM, la Fonky Family… la TN est aux pieds de tous les rappeurs et s’invite même sur les pochettes d’album, rappelez-vous la pochette d’album du 113 “Les Princes de la Ville”. Mais la paire se démocratise et se voit davantage dans les cours de recré, elle garde pourtant toujours cette image de basket de bad boy qui lui colle aux semelles.